Papa
Pâques approchant, j’avais enfin décidé de m’accorder un repos bienvenu, une semaine sans stress, ni travail, ni obligation de se lever tôt.
Hélas, mon fils s’y refusa absolument de toute sa juvénile ardeur. À mon premier jour, quelques minutes avant que 6h30 ne fasse, pour une fois, aucun bruit à mon réveil, il me manifesta bruyamment que la journée étant largement entamée, il était temps de venir le chercher dans son lit et de s’occuper de lui.
J’enfonçais un instant mes pauvres oreilles dans l’oreiller, me disant que je lui ferais volontiers la même chose et à la même heure quand, son adolescence venue, il réclamerait ses 12h de sommeil quotidiennes, lorsque je m’aperçus que son cri, loin de ses piaillements et glapissements habituels, était articulé et intelligible. Sur tous les modes, exalté, insatisfait, énervé, déclamatoire, exigeant, chantonnant, trépignant, suppliant, enthousiaste…mon fils ne clamait qu’un seul mot :
« Paaapaaa! ».
Évidemment, s’il me prend par les sentiments…
Ce matin là, je me suis levé tôt, mais de bonne humeur.