Bon voyage !

Retour du week-end de la Toussaint, train bondé, cohue, coups de coudes et croche-pattes, ce voyage s’annonçait plutôt mal…
 
Plusieurs passagers n’ayant pas de « places réservées » et les places sans réservations étant déjà toutes occupées, certains se voient obligés de rester debout.
 
Plus de 2h debout ou assis entre deux valises, l’atmosphère est plus que morose dans le wagon. Parmi ces passagers malchanceux, une jeune femme reste aux côtés de son bébé dans une poussette. Dans cette espace brinquebalant, rythmé par le vacarme ambiant, le petit bonhomme aux yeux bleus cobalt et au regard intense se demande ce qui lui arrive et retient quelques doléances à sa façon. La mère tente tout ce que son instinct maternel lui dicte pour apaiser son petit.
 
Il y a ceux qui cherchent désespérément à soulager leurs lombaires sur un siège oublié, et ceux qui, contemplant la scène de leur fauteuil de première, se félicitent de passer un agréable voyage confortablement installés.
 
Parmi ces personnes, mon regard s’attarde sur un homme d’une quarantaine d’années, cadre dynamique au costume soigné, qui lit tranquillement une revue sur les voitures de sport. A priori, tout d’un homme dont l’ouverture aux autres ne dépasse pas les frontières de son nombril, me dis-je plein de ces idées préconçues qui nous rassurent.
 
A-t-il lu dans mes pensées ? Il se retourne, jette un coup d’œil dans ma direction sans s’attarder, et pose son regard sur cette femme absorbée par la position de la poussette qu’elle tente de stabiliser au mieux.
 
Sans hésitation, il se lève, se dirige vers cette maman désemparée et lui dit sereinement « Madame, prenez ma place, je reste debout à la vôtre pour surveiller votre enfant. »
 
Stupéfaite par tant d’assurance, elle le remercie chaleureusement et s’assoit confortablement. Soupir de soulagement, bref coup d’œil à la poussette pour balayer ces dernières craintes, la jeune femme aux cheveux dorés ferme les yeux paisiblement.
 
Ce gentleman est resté debout tout le long du voyage, calme et humble, jusqu’à l’arrivée si attendue.
 
Un geste simple mais pas automatique, offert comme une évidence avec tant de naturel que cela rappelle finalement les plaisirs élémentaires du savoir-vivre de l’Homme.

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Our discussion have COMMENTS (2)

  1. Ah ! Cela me fait grand plaisir ce message ! Je pensais que l’empathie humaine avait disparu de la planète ! Je vois si souvent des personnes agées s’aidant d’une canne, et portant un lourd cabas
    de l’autre main, sans que jamais personne ne les aide. Merci !

    Répondre
  2. Ah ! Cela me fait grand plaisir ce message ! Je pensais que l’empathie humaine avait disparu de la planète ! Je vois si souvent des personnes agées s’aidant d’une canne, et portant un lourd cabas
    de l’autre main, sans que jamais personne ne les aide. Merci !

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