Si j'étais magicienne…
Si j’étais magicienne, je demanderais au ciel et aux nuages de brouiller toutes les couleurs, le noir, le jaune, le rouge et et le blanc, pour les rendre Autre, dans un subtil mélange, qui varierait non plus selon la race à laquelle on appartiendrait, mais selon le temps qu’il ferait… Variant à l’infini la palette de nos couleurs de peau…
Je proclamerais alors une identité mondiale, en proposant que chacun apprenne une partie de l’Histoire de l’Humanité, puis, comme dans un jeu, la souffle à celui qui lui serait le plus à même de l’intégrer et de la transmettre à un autre, qui deviendrait l’Autre de cet autre, ainsi investi d’une responsabilité universelle, ainsi personne ne pourrait nier les événements tragiques qui entachèrent notre passé commun, ni ceux qui fondèrent la force et l’espérance de notre devenir encore à inventer…
J’apprendrais aux enfants la beauté et la richesse de ne plus se définir par un droit du sang, mais par un choix librement consenti de considérer le monde comme un royaume à préserver, le berceau de leur famille humaine…
J’inventerais une formule magique qui ferait que les pollueurs soient immédiatement condamnés à porter des vêtements de boue et de cendre, obligés de vivre sur les lieux qu’ils ont souillé, jusqu’à ce qu’ils aient réparé leurs méfaits…
Je proclamerais la bonté et l’humanisme comme valeurs fondatrices et créerais une charte pour les partis politiques, ne devant oeuvrer qu’à la lumière de ces valeurs et s’engageant à respecter à la lettre un pacte de « non agression verbale » envers ceux qui ne porteraient pas les mêmes idées que les leurs, avec des présidences tournantes, en fonction des compétences de chacun…
Si j’étais magicienne…
Si j’étais magicienne, je remplacerais l’argent par des fleurs, ainsi leurs nombreuses graines déplacé par le vent,rendrais la vie des humains de cette belle planète pleinne de couleurs de joies et
d’agréables parfums
Je crois cependant intensément à la « contagion du bien ».. et assume volontiers être atteinte d’un virus non guérissable, celui d’une croyance infinie dans les capacités de l’Humain à faire émerger
de la beauté et de la lumière du chaos originel… J’en suis un exemple, 60 membres de ma famille sont disparus dans les cendres d’Auschwitz et je n’ai eu de cesse depuis non de pardonner, je ne
suis pas moi-même victime, ni de juger, mais de faire de mon histoire personnelle d’enfant de déporté une ouverture dans l’universalité de toutes les mémoires en allant dans les lycées parler de la
richesse de toutes nos différences.Ecrivain et journaliste, je connais la force des mots. Alors, oui, le racisme existe… Mais ce n’est pas une fatalité inéluctable. …
Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille. Malheureusement, le racisme existe depuis la préhistoire, et nous vivons les mêmes problèmes depuis des siècles.