Nouvelle liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : la Réunion et les Galapagos à l’honneur
Réuni cet été, le Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, qui dresse la liste des sites naturels et culturels les plus précieux pour l’Humanité, a inscrit dans la liste 21 nouveaux sites, dont 2 français.
Cet article donne l’occasion de se pencher plus précisément sur les sites naturels, dont la liste est révélatrice de l’attention qui leur est portée par les nations et leurs habitants.
Figurent dans la liste les espaces naturels les plus précieux, dont la préservation est considérée comme d’intérêt mondial. L’inscription dans la liste n’emporte pas directement de contraintes légales, mais elle apporte aux sites une reconnaissance particulière et peut faciliter la levée de fonds en vue de leur protection.
Les sites les plus menacés sont par ailleurs classés dans la liste du « patrimoine en péril », laquelle entraîne une obligation accrue de protection à la charge des Etats, sous peine d’être retirés de la liste.
En ce qui concerne la France, entrent dans la liste les « Pitons, cirques et remparts de l’île de la Réunion ». Ce dernier site couvre 40% de la superficie de la Réunion et comprend deux massifs volcaniques et des massifs forestiers riches en plantes uniques au monde.
L’inclusion de ce site offre une consécration internationale au patrimoine naturel français et à l’Outre-Mer ; jusqu’à présent, c’étaient surtout des sites historiques métropolitains qui figuraient dans cette liste.
Parmi les nouveaux sites nommés ailleurs : aux Etats-Unis (Hawaii), l’archipel de Papahānaumokuākea, une des aires marines protégées les plus vastes au monde (également considérée comme site culturel pour son importance dans la mythologie polynésienne) ; en Chine, le site des Dangxia, zone de montagnes couverte de forêt subtropicale, habitat de nombreuses espèces menacées ; en Russie, le plateau de Putorana, lieu de vie des Rennes sauvages ; au Kiribati, l’aire protégée des îles Phoenix, ensemble de récifs peuplé par 200 espèces de coraux, 500 de poissons et 18 de mammifères marins, c’est le premier site de ce pays du Pacifique Sud à figurer dans la liste du patrimoine mondial ; au Sri Lanka, les hauts plateaux du centre de l’île, qui abritent plusieurs espèces en danger comme le Léopard.
Les îles Galapagos (Equateur), haut lieu de la biodiversité mondiale, notamment connu pour ses Tortues géantes et les Pinsons dits de Darwin (qui élabora sa théorie de l’évolution à la suite d’un voyage dans l’archipel), ont été retirées de la liste des sites en péril par le comité, qui les y avait placées en 2007 du fait de la présence d’espèces invasives (rats, chèvres…) nuisibles à la faune locale, d’un tourisme incontrôlé et de la surpêche.
Le comité a prononcé la mesure de retrait suite aux efforts significatifs menés par les autorités équatoriennes face à ces problèmes.
Inversement, le Parc national des Everglades (Etats-Unis), qui constitue le plus vaste écosystème de mangroves dans les Amériques, a été placé dans la liste du patrimoine en péril à la demande du gouvernement américain lui-même, constatant une pollution croissante de l’eau par les engrais, pesticides et rejets urbains ; forte de cette inscription, l’administration pourra plus facilement prendre des mesures de protection face aux autres intérêts politiques ou économiques puissants dans ce pays.
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