Réjouissons-nous: en Inde l'esprit du Mahatma Gandhi est toujours actif


Directeur et fondateur en 1990 d’ Ekta Parishad, une ONG qui fédère près de 300  organisations locales et plus d’un million de sympatisans, Rajagopal P.V. mise  dans l’action des masses.Et il peut compter sur des milliers d’animateurs sociaux qui, comme lui, ont choisi la doctrine non-violente du Mahatma Gandhi. Face aux autorités politiques et aux multinationales, Ekta Parishad  revendique le droit à l’accès à la terre, à la forêt et à l’eau pour les plus démunis.
 
Rajagopal P.V.:
Comme Gandhi, j’ aspire à une société sans castes, Ce système a été organisé selon la division du travail. Dans les casres inférieurs, nous trouvons les travailleurs manuels et dans les castes supérieurs les intellectuels. Je refuse ce mauvais système. Je suis un être humain et nous sommes tous égaux.
Avant l’indépendance, Gandhi – en proposant de créer 500 villages autosuffisants et autogouvernés – souhaitait donner le pouvoir aux citoyens. Hélas, après l’indépendance, les dirigeants du pays ont suivi le modèle occidental. Cette approche politique doit radicalement changer.Le système est corrompu et l’argent commande les élections.
Nous allons nous battre pour que la démocratie serve l’intérêt des pauvres. Nous parvenons progressivement à obtenir le soutien des classes moyennes. Mais nous devons aussi les convaincre de changer leur style de vie, plus proche de la nature et moins calqué sur le rêve américain.
Selon la pensée de Gnhi, tout changement doit être durable. Et la peur ne peut conduire à ce changement. Il est plus facile d’être non-violent que de manier une arme. Pour donner une dimension nationale à notre action, nous organisons chaque année – depuis 1999 – une marche de milliers de kilomètres. Nous avons offert aux plus pauvres de simples outils pour se faire entendre.
 
Après les marches de 2000 et 2001, 350 000 paysans ont reçu des terres.
Pour notre marche de 2007, rassemblant près de 25 000 personnes, nous avons insisté pour que le gouvernement revoie sa politique de distribution des terres.
Il a été décidé que chaque famille indigène qui vit dans et dépend de la forêt recevrait quatre arpents de terre.
Puis, le gouvernement a mis en place un Conseil national de réflexion sur la réforme foncière. Je suis membre de cette entité.Nous avons suggéré des réformes sur la distribution des terres qui permettront de réduire la violence, la pauvreté et l’exode rural.
Maintenant, le gouvernement doit les appliquer.
 
Pour maintenir l’attention du gouvernement, nous allons rassembler plus de 100 000 personnes lors de notre marche de 2012.

 
      Texte adapté par Gérald Rion
      d’après des propos recueillispar Marc Menichini
      dans le journal Le Courrier du 16 mai 2009 
  

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